La fin de l’été et des papillons dans le ventre

A l’heure où tout le monde commence gentiment à tailler ses crayons et à ranger ses maillots de bain, je viens vous parler d’un livre qui m’avait beaucoup émue il y a quelques années de cela.

Parce que cet album est un peu un véritable OVNI graphique et que sa plume est d’une telle beauté qu’il serait dommage de s’en priver.

Parce qu’il soulève un thème un peu particulier : celui de la fin des vacances, de l’apprehension de la rentrée en CP pour notre jeune héros mais aussi et surtout de la peur en générale.

Le texte est un véritable nuage de poésie. Un texte qui s’adresse autant aux enfants en âge d’entrer en primaire qu’aux parents. Il est d’une rare sensibilité et nous parle de ces fameux papillons noirs dans le ventre que nous pouvons tous ressentir un jour dans le ventre à 7 comme à 77 ans.

Et c’est là tout le raffinement et l’universalité de cet album, c’est qu’il place l’adulte au même niveau que l’enfant. Il opère un peu comme un pansement, comme un réconfort dont on peut ensuite parler après la lecture. Il est tout simplement rassurant et bienveillant car il nous dit qu’à chaque âge de la vie, les angoisses grandes et petites peuvent se nicher en nous et qu’elles sont naturelles.

Quant au graphisme, j’avais déjà évoqué le travail de l’illustrateur pour le Ciel d’Anna, je dirais qu’il faut s’affranchir un peu des codes esthétiques et passer l’étape de l’étonnement, pour apprécier à sa juste valeur l’objet. Le réalisme du montage illustrations / photographies renforcent au contraire la puissance du texte et je trouverais vraiment dommage de s’en passer.

Pour écrire cet article je l’ai relu et c’est toujours avec autant d’émerveillement que je me suis plongée dans l’univers unique et onirique de Stian Hole. Et pour tous les parents et enfants qui appréhenderait la rentrée scolaire, cet album est parfait !

L’Été de Garmann – Stian Hole ; Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud / Albin Michel.