Je l’avais complétement oublié ce petit album et pourtant je l’avais tant aimé à sa première lecture. Et puis, il m’est revenue un jour en main à la bibliothèque et je me suis dis que j’allais vous en parler.Il s’agit de “Petits ruisseaux” un livre édité chez Sarbacane, magnifiquement bien raconté par Cathy Ytak et merveilleusement illustré par Vincent Mathy (vous trouvez que j’en fais trop ? Attendez de voir ;-))
Je peux désormais dire que j’ai eu de la chance de ne pas avoir eu à en faire usage pour ma grande, mais ce que je sais c’est que de nombreux parents sont confrontés au petit problème qu’il soulève : l’énurésie (ça c’est le mot scientifique pour désigner le pipi au lit).
Mais avant toute chose, “Petits ruisseaux” c’est déjà tout un univers de couleurs et de rondeurs. Pour moi qui suis très sensible aux univers chatoyants, j’ai tout de suite voulu m’y plonger dans ce petit ruisseau au sourire siiii mignon. Merci donc à l’illustrateur qui à faire sortir de ces feutres un bien joli petit bijou graphique. Dès les premières pages, on se sent à l’aise dans ce petit paradis de couleurs et pour le sujet délicat qu’il soulève, ça a toute son importance, non ?
Parlons un peu du sujet et de la raison pour laquelle cet album m’a plu. Tout d’abord, son traitement narratif est construit autour de deux trames qui alternent et qui se répondent.
D’un côté le petit ruisseau qui gonfle, gonfle,… et qui éprouve le désir montant de sortir de son lit, de l’autre le petit garçon qui sait qu’il doit sortir de son lit mais qui se retient tout enveloppé qu’il est dans son sommeil.
La finalité c’est que ni le ruisseau ni le petit garçon n’aura réussi à se retenir. Mais la magie de cette chute c’est qu’elle est très décompléxante. Finalement, le petit ruisseau ne se retiendra pas. Et l’enfant non plus ! “Il ne s’est pas retenu et moi non plus” Cet effet dédramatisant vient sans doute du fait que les phrases sont courtes et incisives, comme quelque chose qui arrive certes malgré nous mais qui ne porte pas à conséquence.
Et enfin, il y a l’image de fin où les deux protagonistes – ruisseau et petit garçon – se retrouvent main dans la main le sourire aux lèvres. J’ai trouvé ça adorable. Tout est prévu pour que l’enfant ne se sente pas coupable.
Au final, je dirais que c’est de loin l’album le plus déculpabilisant qui traite de ce sujet parfois sensible. Je le conseille évidemment sans … retenue !
Sur ce thème également, je me souviens d’un album tout aussi mignon mais dans un autre genre graphique qui plaira peut être plus aux amateurs de manga ou de littérature japonaise avec le Petit chat qui se réveillait tout mouillé de Kazuo Iwamura (aussi très connu pour être à l’origine de la série de la Famille souris). A compléter avec cette lecture assurément 😉
Je connaissais effectivement “Le petit chat qui se réveillait tout mouillé” mais pas celui-ci. L’univers graphique correspond totalement à ce que j’aime.
Il est beau cet album et très bien construit pour aborder un sujet pas facile pour les enfants. J’avoue qu’à la maison tout s’est très bien passé mais, si j’avais eu des problèmes (enfin pas moi :p), j’aurais adoré trouver un livre comme celui-ci !